Les pivoines, ces fleurs magnifiques, évoquent une symphonie de couleurs et de parfums. Du blanc au rouge, en passant par le rose pâle et le rose franc, elles s’épanouissent au mois de mai. Connues dans l’Antiquité pour leurs vertus curatives, les pivoines étaient utilisées pour nettoyer le foie ou soigner l’épilepsie. On raconte même qu’une nymphe rougit de honte, donnant naissance à l’expression « rouge comme une pivoine ».
En Occident, la pivoine symbolise la timidité, tandis qu’en Chine, elle représente la fécondité. Imaginez ces fleurs, fermées comme des poings lorsqu’elles sont en bouton, puis soudain, elles déploient leurs pétales en une journée, offrant un spectacle envoûtant. Leur parfum suave et enivrant embaume l’air, et leur beauté éblouit nos yeux.
Les esthètes japonais, notamment les poètes, ont célébré la pivoine dans leurs haikus. Masaoka Shiki, tuberculeux et mort à trente-cinq ans, en a fait sa fleur préférée. Depuis son lit d’invalide, il composait des poèmes à son sujet. Voici quelques vers inspirés par cette fleur :
Gyôdai :
Soir sur la fleur de la pivoine blanche qui étreint la lune.
Buson :
Pivoine qui fane, l’un sur l’autre se déposent deux, trois pétales.
Basho :
Du cœur de la pivoine, l’abeille sort avec quel regret !
Et enfin, Shiki :
Pourquoi ne pas mourir en mordant dans une pomme face aux pivoines ? Obscurité de l’alcôve où se trouvent les pivoines ; un coucou chante. La fraîcheur et les couleurs vibrantes des pivoines rappellent à Shiki qu’il va mourir, le corps couvert de pus (sa tuberculose atteignit ses os) et les gencives en sang, du même rouge que les fleurs. Fiévreux, il contemple cette beauté et son sommeil se peuple de rêves inquiets :
En plus d’inspirer les poètes, la pivoine a également été un motif favori des peintres et des artisans décorateurs. Elle incarne la beauté éphémère, la fragilité et la splendeur de la nature. Alors, la prochaine fois que vous croiserez une pivoine, laissez-vous envoûter par sa grâce et sa richesse symbolique